"Autonomie" forcée/intervention non sollicitée

Je ne les compte plus ces fois où je n'ai pas accédé à leur demande d'aide ou d'accompagnement car je n'avais pas envie/j'étais fatiguée/elles savaient très bien le faire toutes seules/ je me sentais tyranisée où je ne sais quoi d'autre ... J'aurais pu arguer de la nécessité "de mettre un cadre" ou des les "autonomiser" ...

Cependant, je suis persuadée que l'autonomie ne se donne pas elle se prends et que le besoin de mes filles n'est pas de me contrôler , manipuler où je ne sais quoi encore. Sauf que ces convictions intelectuelles ont bien du mal a se frayer un passage dans les tasseaux de ma construction chateau branlant. Le résultat est là , elles me sollicitent et souvent je refuse ou je râle , je le prends "contre" moi et pas "pour elles". On est encore dans le rapport de force même si ça ne se voit pas et que c'est joli en surface.

Dans le même temps ce matin, je me suis prise "la main dans le sac". Je me suis vue d'en haut tenter de me contrôler pour ne pas "l'aider" ( de force et sous la contrainte) à faire la petite maison en construction plastique qu'elle voulait armer pour abriter ses petits cochons (c'est une longue histoire mais sans mettre a mal le suspens les cochons en plastique ont investis le Monopoly). Je me suis débattue pour ne pas avancer mes mains, la conseiller sur la façon de faire , lui proposer mon aide de façon insistante. Je me suis entendue penser que je l'aurais faite en 3 minutes et qu'on aurait pu passer à autre chose. Mais je me suis concentrée très fort sur autre chose et je l'ai laissé faire comme elle avait envie , dans le temps dont elle avait besoin. Parce qu'au final qu'aurait-elle pu retenir si j'étais intervenue dans son processus alors qu'elle ne m'y avait absolument pas invitée (et qu'elle était très contente d'oeuvrer seule)?

- Qu'elle ne faisait pas assez vite?

- Qu'elle ne faisait pas comme il fallait?

- Que c'était ses parents/les adultes qui savaient faire mieux qu'elle?

D'un point de vie général ce petit événement apparemment anodin lui aurait démontrée une fois de plus (on en est pas à une boulette du genre) qu'elle n'était pas comme il fallait et que si elle voulait être aimée/appréciée il lui fallait faire plus vite/mieux et surtout me laisser décider de ce qu'il était bon de faire, de la "bonne" manière ( le sans erreurs , le 10/10 ...).

Comme par hasard grande demoiselle a un cruel manque de confiance en elle ... Étrange hein?

Qu'est ce qui se passe en moi à ce moment là ? Je crois que je suis rattrapée par la petite fille parfaite que j'aurais voulu être , pour qu'on m'aime tout simplement. Parce qu'il y avait les attendus familiaux, scolaires. Parce que j'ai été une éternelle "peut mieux faire". Je veux faire à sa place pour qu'elle ne risque pas de ne pas y arriver , pour elle ne risque pas de se sentir mal. Mais au final c'est moi qui me sent mal pour moi, etje saisi de plus en plus l'importance du droit à l'erreur, à l'"imparfait", pas seulement pour ce qu'il apporte dans le processus d'apprentissage mais aussi pour ce qu'il donne comme force et sécurité à nos enfants.

Aujourd'hui j'ai été saisie par l'ironie de la situation, refuser a la pelle des demandes d'aides/d'accompagnement alors qu'elles en ont besoin et tenter de les aider contre leur grès quand J'en ai besoin ...

On est pas sortis du sable ...

Comments

[Flavie]

Bonjour! Un petit mot, juste pour dire que j'aime beaucoup ton article! Que je m'y retrouve!

[Leeloo]

Bonjour Flavie, merci beaucoup pour ton commentaire :) . Cet article et les idées qui vont avec c est une partie de ce que je voulais te répondre au niveau du changement dans la relation. Je suis désolée je tarde un peu (week-end épique) mais je ne t'oublie pas.